Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Merci au forum Babelio et à son édition Masse Critique comme aux editions du Seuil pour la découverte de cet auteur guinéen.

Quatriéme de couverture :

Une gamine qui s'enfuit de chez ses parents par le balcon, avant de trouver refuge au milieu des rats, dans une carrière abandonnée. Une autre fille, presque du même âge, qui lui porte secours. Deux adolescentes aux idées courtes et au moral d'acier, possédées d'une fureur de vivre à la mesure de l'enfer qu'elles ont dû traverser. La nuit où elle a sauté par la fenêtre, Véronique Bangoura venait de tuer son père avec son arme de service. On n'est pas raisonnable quand on a quinze ans. 

Cependant, un mystérieux individu en saharienne indigo la pourchasse de boîte de nuit en boui-boui, et la fugitive éprouve la sensation que tout le monde connaît son secret, qu'elle devra le payer un jour. Révélation après révélation, c'est tout un pan méconnu de l'histoire contemporaine de la Guinée qui se dévoile  dans cette chevauchée hallucinée, conduite de main de maître par Tierno Monémembo.

Avis et commentaires :

Un véritable style d'écriture et de récit, une découverte absolue pour moi. 

Le style tout d'abord ; une interpellation permanente de la narratrice, Véronique, à l'encontre d'une certaine Mme Corre et en fait à ses lecteurs. Une volonté de résistance à raconter son parcours chaotique puis au fur et à mesure nous sommes plongés dans le récit de vie entre Guinée et Paris de cette femme mystérieuse qui ne sort dans Paris que pour pousser la chaise roulante d'un homme silencieux et malade. 

Le récit ensuite, celle d'une vie d'une adolescente ayant tué son père violeur, fuyant de possibles poursuites policières. Prise sous l'aile de deux autres femmes perturbées, elle va alors mettre tout en œuvre pour survivre dans la crainte constante d'être arrêtée sur fond de discothèques et bars, l'un comme l'autre lieux de débauches, de trafic et de consommations de drogue. C'est ainsi qu'elle se retrouve embringuée dans une bande de filles dont le parrain les charge de détrousser les hommes d'affaires et touristes riches de passage.

Le cadre enfin ; celui d'un pays la Guinée, pays où alternent misère et privilégiés, au destin assez sombre, entre bouleversements politiques (menés dans la violence et des camps) et règlements de comptes. Un pays néanmoins aux traditions fortes et avec souvent la seule joie de vivre ou la danse comme remèdes à la misère. 

Le décor étant planté, ce sont de véritables énigmes qui sont dévoilées tout au long des pages sur les vraies origines de la narratrice, de l'homme en chaise roulante, du père de sa fille restée au pays, une quête sur ses origines dont le mystérieux personnage à la saharienne indigo est une clé comme d'une certaine volonté de rédemption. De nombreuses questions vont aussi trouver leurs réponses autour de celle qui poursuit Véronique de ses acrimonies, ses douleurs et son espoir. Brillant récit mené tambour battant au son de la musique traditionnelle de la Guinée, saveurs et douleurs de l'Afrique, la qualité de l'écriture par son mode narratif, ses rendus d'images, de saveurs, son témoignage sur les mœurs traditionnelles de ce pays

l
Tag(s) : #massecritique, #babelio, #editionsduseuil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :