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Premier livre de la sélection des 68 Premières Fois 2024.
Merci à Actes Sud et aux organisatrices et organisateurs de cette opération exceptionnelle.
Résumé éditeur :
Ce livre est un choc, une violence faite au corps que l’époque terrasse. Un roman entre tragédie et conte d’amour – Vous plaît-il d’entendre un beau conte d’amour et de mort ? –, porté par une langue puissante, une dramaturgie épique, un rythme cinématographique, des personnages inoubliables.
L’histoire de Jeanne et Nathan est celle d’un réel que l’addiction met à distance, qu’elle rend supportable ou transcende en le falsifiant. Réunis, ils s’inventent un monde, une destination, un rêve de bonheur. Leur romantisme c’est l’amour fou de Tristan et Iseut ; leur échappatoire celle des enfants perdus de Peter Pan. Un envol.
Avis et commentaires :
Difficile de revenir sur cette première lecture dans cette nouvelle édition des 68 Premières Fois pour 2024, tant les sujets évoqués à travers plus de 350 pages sont complexes et pour tout dire m'ont plus d'une fois mis mal à l'aise tant dans les images évoquées que les thèmes choisis, par la violence des faits que la puissance des mots et tournures utilisées.
Un roman à la fois complexe et dont les longueurs m'ont souvent découragées. Une première partie très conséquente où le narrateur nous amène dans le quotidien de Nathan, éternel universitaire thésard et Jeanne actrice de film porno, tous deux avec des parcours et une histoire différente, voire opposés. Leur seul point commun, et pour le coup massif ; l'addiction à toutes les drogues dans des proportions démesurées. Le récit de leur quotidien n'est rythmé que par ce travers et avait, à la base, peu de chances de devenir commun. J'avoue que les très (trop) longues descriptions de leur défonce et des scènes pornographiques violentes de Jeanne ont provoqué chez moi une certaine nausée et un vrai malaise, Etait-il nécessaire de se répandre à ce point dans l'abject et le sordide dans de telles proportions ? Je laisse les lectrices et lecteurs à venir en juger.
Bien sûr ces excès et les proportions démesurées de leur dernier trip d'une violence jamais atteinte vont enfin provoquer la rencontre de ces deux personnages à travers leurs cures de désintoxication dans la même structure que seuls les plus argentés peuvent s'offrir, mais cela aurait pu intervenir beaucoup plus tôt. En tout cas, le lecteur va enfin retrouver un peu plus de calme et d'intérêt et suivre le rapprochement des deux et une certaine rédemption de ces deux êtres. Parenthèse à la fois courte et inespérée puisque Jeanne et Nathan, jusque là détachés de tout et profondément égoïstes, vont recouvrir une certaine humanité et se lancer dans une reconstruction à la fois personnelle et en couple, que l'on pourrait espérer définitive et constructive....
La chute choisie par l'auteur, en tout cas, ne conviendra peut-être pas à tous ses lecteurs mais elle a le mérite de préciser que souvent la rédemption n'est jamais définitive et que le poids du passé reste prédominant. Il y a du style en tout cas et le champ lexical de Clément Camar - Mericer est riche, même s'il aurait gagné, pour moi à être plus fluide. A vous de le découvrir.