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Merveilleux partenariat avec Gallmeister et le forum Partage Lecture avec une découverte de haut vol.

Quatrième de couverture :

Notre mère ressemble à une héroïne de bande dessinée, à Anna Magnani au cinéma, elle braille, ne capitule jamais, cloue le bec à tout le monde. Mariano et moi sommes dans le couloir qui conduit aux chambres, culottes courtes et mollets raides, et sans ciller nous fixons notre peur : ne pas être comme Antonia, ne jamais être à la hauteur, ne remporter aucune bataille.“
Antonia, une femme fière et têtue, s’occupe d’un mari handicapé et de quatre enfants. Pauvre et honnête, elle ne fait pas de compromis et croit au bien commun. Pourtant, elle inculque à sa fille le seul principe qui vaille : ne compter que sur ses propres capacités. Et sa fille apprend : à ne pas se plaindre, à lire des livres, à se défendre, toujours hors de propos, hors de la mode, hors du temps. Mais sa violence, tapie tel un serpent, ne cesse de grandir.
Nous sommes en l’an 2000, les grandes batailles politiques et civiles n’existent plus, seul compte le combat pour affirmer sa place dans le monde.

Avis et commentaires

Un véritable éblouissement quant au style et à la verve de cette auteure dont c'est le second livre et qui me pousse à très vite extirper son premier livre "Un jour viendra" qui dort dans ma P.A.L depuis trop longtemps.

Récit initiatique, de construction de la narratrice ; Gaia , de l'enfance à ses dix-huit ans et plus sous la personnalité écrasante et combative de sa mère dans un milieu de grande pauvreté où la moindre des choses ne s'obtient qu'après d'héroïques efforts et de rage. Cette fresque d'une Rome et de ses proches environs est celle de la partie la moins riche de sa population, des combats du quotidien pour ne pas sombrer...

La narratrice va faire partager au lecteur l'âpreté dans laquelle elle a été plongée dès la plus petite enfance et toute la hargne qu'elle a accumulée pour exister. Issu d'une famille où le père, Massimo, ouvrier du bâtiment non déclaré se retrouvant très vite en chaise roulante suite à un accident de travail et qui ne peut plus que faire bénéficier aux siens que sa maigre pension. Marié à Antonia, la femme courageuse et opiniâtre rageuse qui se trouve dans l'obligation de se battre pour un semblant de décence dans les finances, le logement, les études de Gaia et cela au quotidien. Forte femme imposant à ses enfants Massimo, Gaïa ainsi que les plus jeunes des enfants Roberto et Maicol, discipline, sobriété dans tout les excès de ses colères quotidiennes. Misère quotidienne et immuable de l'enfance, l'adolescence et cela jusqu'aux 18 ans de Gaïa au tempérament, aux failles si fortes...

Cette enfance, le lecteur la partage avec violence, rage, compréhension puis une grande tendresse durant les 328 pages du livre. Confrontée à un monde intime violent, excessif, Gaïa ne peut pas se construire sereinement, elle subit puis s'impose la réussite scolaire attendue par sa mère en déployant ruse, violence, force de caractère hors norme pour faire comme la frange la plus dorée de la population de Rome. Toujours faire face, faire illusion avec ses amies d'enfance et d'adolescence aux destins souvent tragiques ( Carlotta, Iris, Agata) et parfois traitresses. Et faire face à sa mère, ses fureurs, ses rages et ses exigences et ses excès.

Faire aussi autour du lac qui constitue son décor son trou avec ses petits amis Andréa, sa traitrise pour la face dorée mais aussi pour celle  plus voyou et violent de Cristiano.

Passionnant, riche, construit et probablement tragique, c'est un bijou....

 

Tag(s) : #gallmeister, #partagelecture, #giuliacaminito
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