Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

En préambule, merci à BOB et aux Editions Hugo et Compagnies de m'avoir fait découvrir un si bon livre.

Présentation de l'éditeur

C’est l’histoire ordinaire de gens ordinaires dans une région où il ne fait ni beau ni mauvais. C’est l’histoire d’un peu tout le monde. L’histoire d’une vie fauchée. D’un amour qui s’arrête. D’une mère qui part. D’un mari qui devient veuf. D’un veuf qui ne veut pas le rester. C’est l’histoire de gens qui ne se comprennent pas. D’une sœur qui regrette. D’un frère qui revient. Il y a des petits-enfants qui souffrent, qui se taisent. Des filles qui pleurent, qui fument et des chiens qui aboient. C’est l’histoire banale de la vie et de la mort.

Avis et commentaires :

Bouleversant et attachant, le destin de cette femme que l'on suit à l'envers de la tombe à la jeunesse, un destin sombre entre un manque d'amour maternel et un mari qui n'est pas l'échappatoire attendu ni le bonheur tant mérité.

Un livre au style narratif clair et beau partagé réparti en parties courtes et précises. On avance dans cette lecture dont les narratrices changent au fur et à mesure (d'abord Suzanne, l'héroïne de ce livre puis ses filles), il n'y a pas de place pour la gente masculine en en tant que narrateur.

On commence par la mort de Suzanne puis peu à peu on remonte le cours de sa vie, une enfance partagée entre joies très courtes (lorsqu'elle est élevée par sa grand mère et sa tante ou qu'elle s'occupe de son petit frère), des très grands moments de souffrance avec une mère trop occupée à ne se préoccuper que de soi et qui l'abandonne d'abord à son triste sort dès sa naissance. Seule la pitié d'un franciscain la découvrant à la maternité et qui engage des recherches sur sa famille lui permettra de ne pas mourir et d'avoir le peu d'amour qu'elle mérite et va connaître dans sa vie en vivant chez sa grand mère et sa tante totalement ignorantes de son existence jusque là. Il devait être écrit que sa parenthèse heureuse en tant qu'enfant devait être brève puisqu'à l'issue de la guerre la tante bien aimée devient tuberculeuse et oblige la grand mère à demander à la maman de Suzanne de revenir s'en occuper.

Confiée à une mère qui n'a jamais ressenti le moindre sentiment maternel et qui ne lui avouera que tardivement l'être, Suzanne va partager, entre hommes de passage, crises et total manque d'affection la vie d'une espèce d'harpie. Mise en pension, elle va, malgré l'aversion de ses camarades issues de riches familles, se construire puis reporter son amour sur son demi frère pour essayer de le préserver d'une enfance aussi malheureuse que la sienne.

Un lueur d'espoir pour Suzanne lorsque le lecteur va vivre avec elle ses premiers espoirs amoureux avec celui qui va devenir son mari, Franck (un menteur hors pair et une "grande gueule" qui se croit promis à une vie extraordinaire tant il se surestime), tout d'abord les moments heureux puis à nouveau la déception que compense heureusement la naissance de leurs filles. Puis ce sera à nouveau les difficultés relationnelles entre le père et les filles et leurs conjoints et une vie de couple de retraité désespérante et sans amour.

Au global et en bilan, une vie à la limite du sordide mais on s'attache à Suzanne. Il y a là des leçons de vie à prendre et à s'appliquer. Le lecteur est plongé entre pleurs et petites joies avec des moments d'espoir et de rage vis à vis de ses personnages trop égoïstes et vils pour considérer Suzanne, comme elle le mérite, un être humain prêt à tout donner pour un peu de bonheur.

Tag(s) : #Mes critiques de livre lus
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :