Quatrième de couverture :
En plein banquet, à Babylone, au milieu de la musique et des rires, soudain Alexandre s'écroule, terrassé par la fièvre.
Ses généraux se pressent autour de lui, redoutant la fin mais préparant la suite, se disputant déjà l'héritage - et le privilège d'emporter sa dépouille.
Des confins de l'inde, un étrange messager se hâte vers Babylone. Et d'un temple éloigné où elle s'est réfugiée pour se cacher du monde, on tire une jeune femme de sang royal : le destin l'appelle à nouveau auprès de l'homme qui a vaincu son père...
Le devoir et l'ambition, l'amour et la fidélité, le deuil et l'errance ménentr les personnages vers l'ivresse d'une dernière chevauchée.
Porté par une écriture au souffle épique, "Pour seul cortège" les accompagne dans cet ultime voyage qui les affranchit de l'Histoire , leur ouvrant l'infini de la légende.
Avis et commentaires :
Valeur sûre confirmée par ce nouvel opus de Laurent Gaudé, souffle antique à l'image des pièces dramatiques grecques ou des auteurs français de tragédie comme Corneille ou Racine mais re visité par un écrivain moderne et en prose.
D'Alexandre Le Grand, on connaissait l'ambition, les conquètes et les passions comme la rage et ses travers violents, Laurent Gaudé tente et réussit la gageure de nous faire vivre ses dernières pensées lors de son agonie et la période de transition entre celle-ci, son trépas et même ses pensées post mortem. Ce sont aussi les périples et les sacrifices de Drypteis, mère d'un des enfants d'Alexandre, du sacrifice d'Ericleops, ami fidèle d'Alexandre dans son projet de conquérir l'Inde, des guerres de succession de ses amis généraux à sa mort, du cortège accompagnant le corps d'Alexandre à sa dernière demeure, du ravissement de son corps et pour finir en une guerre fantasmagorique.
Jamais les personnages n'ont été si bien creusés dans leur profil psychologique, les images de la douleur aussi bien rendus, des paysages de l'Hindus, de la Perse ou de la Macédoine décrit. Sens de l'honneur, du devoir, splendeur du récit romanesque, du récit épique, tout est rendu parfaitement. Tout le livre est une splendeur, la fin est digne d'un film avec le combat des derniers fidèles d'Alexandre ; Tarkilias, Moxyartés, Aristonos, Af Ashra, Nactaba, le cavalier sans tête d'Ericleops et avec la vision de Drypteis ; sacrifice des derniers fidèles d'Alexandre en forme d'hommage postume sur ce qui aurait du être l'ultime victoire de leur ami contre l'armée indienne.
Livre lu d'une traite, d'un souffle tant je me suis senti porté par ce récit.