Un très grand merci à Livraddict, les Editions XO et à l'auteur qui nous consacre un peu de temps pour répondre à nos questions sur son livre mardi 19 Décembre.
Quatrième de couverture :
Un coup de fil surgi du passé, un e-mail énigmatique, qui signe peut-être le retour du plus retors des serail killers, précipitent le commandant Martin Servaz dans une enquête dangereuse, la plus personnelle de sa vie.
Un professeur de civilisation antique assassiné, un éleveur de chiens dévorés par ses animaux.... Pourquoi la mort s'acharne-t-elle sur Marsac, petite ville universitaire du Sud - Ouest, et son cercle d'étudiants réunissant l'élite de la région?
Confronté à un univers terrifiant de perversité, Servaz va rouvrir d'anciennes et terribles blessures et faire l'apprentissage de la peur, pour lui-même comme pour les siens.
Avis et commentaires :
Pour moi, c'est le premier thriller que je lis de cet auteur, je m'étais méfié du tapage qui avait accompagné la sortie de son premier livre "Glacé" et je peux le dire de suite je ne regrette pas cette découverte même si je craignais que ne pas avoir suivi les premières aventures du commandant Servaz et de l'intrigante Ziegler pouvait être un frein.
Ce premier écueil est à écarter, on prend très vite ses marques et entrer dans la vie de ses personnages se fait aisément et on se prend très vite au jeu de la course qu'ils mènent encore une fois ensemble pour potentiellement découvrir si le fameux tueur en série Julian Hirtmann en cavale, celui là même qui s'était confronté à Servaz dans sa première enquête est de retour..
L'histoire est simple et multiple, la petite ville de Marsac, où Servaz étudia alors qu'il se rêvait écrivain, avant les événements tragiques qui marquèrent sa jeunesse le firent s'orienter vers le métier de policier et où sa fille poursuit ses études est le théâtre du crime sordide d’une jeune professeur brillante et à la vie affective bien chargée.
Ce qui amène Servaz à son retour sur ses années d'étude c'est tout simplement la mère du meurtrier présumé, le jeune Hugo, dont il fut éperdument épris lors de ses études avant que son meilleur ami ne la lui prenne et qui l'appelle au secours de son fils. Puis il y a ces étonnantes similitudes avec sa première enquête sur le tueur en série Hirtmann.
C'est aussi la découverte d'un second meurtre dont il paraît difficile de faire la jonction avec le premier, l'équipe de choc de Servaz avec Espérendieu et Samira mais aussi son alliée objective Ziegler, vont se perdre en conjoncture et notre héros va connaître bien des mises en péril. Les personnages des enquêteurs, Servaz mais aussi ses amis d'autrefois Van Haker ou Marianne sont bien cernés et décrits.
En parallèle, il y a ce récit sordide d'une recluse dont son ravisseur se montre un terrible bourreau dont on n'arrive pas à immédiatement situer le rôle dans cette histoire. Véritable bourreau psychologique, cette malheureuse va être un personnage clé mais au fur et à mesure que le récit se déroule. Surprise garantie en tout cas.
Une course contre la montre va s'engager pour Servaz, très rapidement accompagné dans son enquête par son alliée du premier livre, Ziegler, et à l'intérieur de l hypo khâgne (où officiait la victime) par sa fille Margot alors remettant en scène Julian Hirtmann, à tort ou à raison. Course où les mises en danger des plus proches de Servaz vont se multiplier. Les relations et les liens qui se lient au sein de cette école sont bien troubles et mystérieux, les secrets et les suicides vont étoffer l'ensemble.
Entre club secret étudiant, un très ambitieux homme politique local, son grand amour, la confrontation avec ses fantômes privés, la quête du pseudo tueur en série Hirtmann, les cartes sont souvent rabattues et Servaz mis sur une corde raide comme lesêtres qui lui sont le plus chères, l'ensemble sur un rythme soutenu et, à mes yeux, trépident.
Thriller efficace, il n'empêche pas l'auteur de traiter en profondeur les principaux acteurs de son livre, de ne pas nous épargner un certain nombre de surprises et même de donner à son roman une fin très ouverte.
Quel bonheur aussi de lire et de mettre en simultané les titres et pièces musicales (ah Malher !!!) évoqués par Bernard Minier, la vie de ses villes moyennes estudiantines et aux moeurs si sombres parfois est parfaitement rendue mais je gardais du sud ouest de la France une idée plus rieuse et ensoleillée.