Lien vers le livre sur le site Price Minister : link
Livre découvert grâce à Price Minister dans le cadre de son opération "les Matchs de la Rentrée Littéraire 2012" : link que je remercie ainsi que l'éditeur du Cherche Midi.
Quatrième de couverture :
1830. La famille Clare crée à Boston une petite entreprise de savon. Celle-ci va évoluer au rythme des Etats - Unis et devenir, un siècle et demi plus tard, une véritable multinationale. Des plantes médicinales aux cométiques, détergents et autres insecticides, des pionniers inventifs au règne de la communication et du libéralisme, le chemin sera long et impitoyable.
1998. Laura Bodey, 42 ans, divorcée, mère de deux enfants, travaille dans l'immobilier à Lacewood, Illinois, siège des usines de Clare Inc. Sa vie va basculer et son destin converger d'une façon inattendue avec celui de la multinationale, faisant d'elle une victime révoltée par l'idée de fatalité.
Après " Trois Fermiers s'en vont au bal" et " Le Temps où nous chantions", Richard Powers ausculte l'influence du libéralisme sur la vie quotidienne et les destinées individuelles. Animé à la fois par une vision globale et une rare puissance émotive, il plonge le lecteur dans les contradictions de la sociéte de consommation, et met en scène avec brio et tension les gains et les pertes auxquels est confronté l'humain.
Avis et commentaires :
Nouvelle oeuvre capitale de cet auteur, qui, ici, n'est pas loin de me rappeler celle constituée par Gérard Mordillat ("Les Vivants et les Morts") dans cette démonstration des dérives du capitalisme et de ses excés, de la façon dont est broyé l'individu plus ou moins directement par ces grands groupes industriels, souvent familiaux, des exemples de réussite et de diversification.
A travers ce très gros livre extrêmement détaillé c'est ainsi le parcours industriels des frères Clare qui partant de la fabrique de savons et de chandelles vont bâitr un empire industriel dans les cosmétiques et la chimie par la publicité et le marketing mais aussi celui plus pathétique de Laura Bodey, agent immobilier, mère de famille divorcée, dans la ville berceau du groupe Clare, victime d'une grave maladie, probablement liée aux dérives de ce groupe industriel, contre lequel elle va tenter de démontrer la nocivité.
On l'aura compris c'est le combat du pot de terre contre le pot de fer, celui de Laura contre Clare et donc le proçés de cette logique industrielle qui à la base se voulait l'apôtre de la diminution du risque sanitaire. Cette Amérique dont la logique individualiste de la réussite sociale et économique doit prédominer à tous les niveaux, c'est le coeur du sujet. Il n'y a pas stigmatisation, il y a une volonté de remettre en avant l'individu et les paradoxes d'un système économique et commercial qui en voulant offrir à tous le bien être peut aussi nuire à la santé par ses déviances.
Un livre parfois rédhibitoire dans la description des procédés techniques de la fabrication des produits Clare mais véritable plaidoyer pour les victimes humaines d'un modèle économique hégémonqiue mais aussi le roman d'une histoire industrielle.
Parfois long, j'ai néanmoins apprécié ces récits et la plume de qualité de Richard Powers mis au service de l'humain.
Ma note : 15 / 20.