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L'auteur :

 

Alain Legrand, est un ingénieur des mines, diplômés de Sciences Po Paris. Il a consacré la première partie de savie à la gestion de grandes entreprises. Auteur de deux romans, dont "E-zone" (Prix SNCF du premier polar2003), il vit entre Paris, la Suisse et Bogotà, la capitale colombienne.

 

Quatrième de couverture :

 

Le destin de bien des personnages de ce livre se trouve boulversé sans préavis. En une fraction de seconde, ils doivent prendre une décision dont leur survie dépendra.

Dans cette contrée d'Amérique du Sud, les paysans sont expropriés par des guérilleros, un commissaire abuse d'un prévenu, un tortionnaire exécute ses victimes sous l'oeil d'une caméra. Certains prêtres n'ont d'autre choix que d'accepter l'argent d'un trafiquant pour sauver des orphelins, des journalistes sont abattus en pleine rue...

Alain Le Grand invente un pays où l'horreur côtoie l'absurde. Autant d'instantanés puisés dans la réalité - le Prof, virtuose de la tronçonneuse, est bien en prison à Bogotà, son pseudonyme comme ses tatouages sont authentiques...

 

Avis et impressions :

 

Promenades dans la violence, devenue ordinaires, telle est l'invitation, à travers onze nouvelles assez courtes, d'Alain Le Grand. On imagine assez facilement que cela s'inspire largement de l'actualité de nombreux pays d'Amérique Latine et probablement beaucoup de la Colombie. On n'en connaissait que la violence liée aux différents cartels de la drogue, voilà que l'on découvre un contexte encore plus complexe.

Ces chroniques de gens ordinaires (pauvres paysans, petits voyous) mais aussi de religieux, de militaires et de journalistes, relatent un moment de la vie et de la mort de ces inconnus bien éloignés du sommet du pouvoir et des politiques, crucial. Broyés le plus souvent par un système où les valeurs humaines sont piétinées par  la corruption, la guérilla, la criminalité galopante et avec tout de même une omniprésence de la religion catholique, quels choix restent -il ?

Entre le paysan honnête  et laborieux qui se voit privé sans raison de sa terre et qui, fort de ses droits, va se heurter à un mur de peur et d'acceptation d'un système où seule, la loi du plus fort prédomine, chez ceux sensés les défendre, la déprime d'un chef militaire attendant sa fin probablement brutale, l'avocat ayant réussi sa carrière mais lâché par sa femme et ses enfants prêt à se faire tuer au gré d'une rencontre de petits voyous, le prêtre dont l'orphelinat a été pillé obligé d'écouter la confession d'un truand pour récolter des fonds, le cameraman obligé pour survivre de filmer les exactions les plus sordides d'un chef guérillero, la souffrance est partout et le choix à prendre pour se sauver ou sa famille, crucial.

Des moments plus sereins aussi avec ses scènes de survie quotidienne des petits, une certain humanité dans les yeux et la tête d'un militaire face à celui que l'on lui a désigné comme adversaire, alors qu'il pourrait être lui même cet homme, humanité aussi dans l'esprit de ce prêtre face à la confession d'un personnage des plus détestables. 

Lâcheté aussi avec ce rédacteur en chef qui voit un de ses journalistes tué pour avoir mené son enquête sur la corruption au plus haut niveau et la complicité du milieu économique et politique,  mais qui renonce à publier le dossier pour lequel cet ami journaliste a mis sa vie en jeu comme celle de sa femme et de ses enfants.

Oui à la fin de ce livre, on ne peut ignorer que ce sont, dans ces systèmes corrompus d'Amérique Latine, les crapules les plus odieuses qui règnent mais que néanmoins, des petits peuvent se montrer courageux et devenir les vrais héros.

Tag(s) : #Mes critiques de livre lus
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