Quatrième livre lu en partenariat avec la librairie Décitre et son forum Entrée Livre dans le cadre de l'opération Coup de Coeur d'un Jury Public que je remercie particulièrement ainsi que les Editions Leméac / Actes Sud.
Communiqué de presse des Editions Lémeac / Actes Sud :
Sa femme a été assasinée et violée. Wahhch se lance sur les traces du meurtrier, un Indien mohawk qui profane les plaies ouvertes dans le ventre de ses victimes. De cette poursuite du monstre, les animaux sauvages ou domestiques sont les témoins, se relayant pour prendre en charge la narration.
Vaste geste polyphonique, "Anima" tisse des liens d'une guerre à l'autre, d'un continent à l'autre. "Les vibrations du chagrin ne sont pas le propre de personne", remarque une abeille, et la douleur est la chose du règen animal la mieux partagée.
Seul l'humain, pourtant, a perverti sa nature au point d'être capable de consacrer son intelligence et ce qui lui reste d'instinct à terroriser, assujettir, torturer, et à en tirer jouissance. La prémeditation est le propre de l'homme. Ce n'est là que l'un des aspects de ce roman initiatique et animiste foisonnant qui explore les effrayants abîmes de la conscience en même temps que l'être-au-monde de l'humanité. On connaissait l'ardeur métaphorique du théatre de Wajdi Mouawad, on découvre avec fascination la singularité de son univers romanesque.
Avis et commentaires :
Roman ? thriller ? récit ?, difficile de définir ce premier livre mais au minimum c'est une oeuvre originale et d'une grande poésie.
Oeuvre de multiples voix et pour une fois ce sont les animaux sauvages ou domestiques (chevaux, chiens, papillions, moustiques, araignée, souris...) qui nous rapportent le parcours suivi par Wahhch, marqué par la violence et le désespoir mais aussi par de belles rencontres entre le Canada et les USA , pour comprendre et se trouver face à face avec l'assassin de sa femme, tueur - violeur psychopate et comprendre ce que ce meurtre a ouvert une porte encore plus terrible sur ses véritables racines.
Un être humain désespéré mais ordinaire confronté à la violence mais si proche du genre animal en quète de compréhension, pour faire son travail de deuil et qui au cours de ce récit fleuve, va découvrir l'indicible, ses véritables racines sur fond du massacre de Sabra et Chatila.
Jamais un auteur n'avait autant donné la parole aux espèces animales, les seules estimables dans ce livre, à part évidemment Wahhch dont on comprend à la fin de ce récit sa proximité et la mutuelle fraternité les unissant.
Pour moi un coup de coeur, d'une grande sensibilité et unique dans sa forme sur les livres lus, à ce jour, de la rentrée littéraire de septembre 2012.