Merci au forum Babelio, aux éditions Lajouanie pour ce partenarait dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Quatrième de couverture :
Yves Haubert, ingénieur jurassien qui cherche un sens à sa vie, débarque au Cameroun pour travailler au sein d’une ONG.
Dès son arrivée il est agressé et dépouillé par des voyous. Ses ennuis ne font que commencer puisque, pour des raisons qui lui échappent, il est soupçonné par le directeur de la gendarmerie et par un colonel à la tête d’une officine gouvernementale, de mener des actions subversives contre le Cameroun. Lavé de ses accusations, il est arrêté par les gendarmes pour une histoire de trafic de stupéfiants.
L'attaché de sécurité intérieure près de l’ambassade de France et une avocate, parviennent à l'innocenter. L'ingénieur va enfin pouvoir rejoindre son poste, dans l'ouest du pays. Il y découvre que son prédécesseur a été enlevé par des sécessionnistes anglophones à la solde d'un certain Bishop, personnage aussi exalté que sanguinaire qui n'est pas sans rappeler le colonel Kurtz, héros d'Apocalypse Now.
Wahala est un mot de pidgin, créole anglophone parlé dans certaines régions du Nigeria et du Cameroun. Il trouve ses origines dans le Haoussa, langue vernaculaire africaine, elle-même inspirée par l'arabe. Wahala signifie « malheur, peine, peur, terreur ».L'auteur : colonel de gendarmerie, Thierry Bonneau a passé les quatre dernières années de sa belle carrière au Cameroun en tant qu'attaché militaire. C'est peu dire qu'il maîtrise parfaitement la situation camerounaise.
Chefferies, rebelles, coutumes, guerres tribales, sauvagerie, folie, abjection sont les maîtres mots de ce roman trépidant. Aussi trépidant et instructif qu'inquiétant.
Avis et commentaires :
Cela est inscrit sur la première de couverture "roman policier mais pas que...." et le lecteur de polar que je suis ne peut que confirmer.
En effet, ne cherchons pas ici un crime, à peine une disparition momentanée sur un peu plus de 357 pages. A la clé les trépidations d'un jurassien dans l'humanitaire.... en Afrique. C'est à cause d'une déception sentimentale et parce qu'il est séduit par le discours humaniste d'un ami officiant dans l'humanitaire qu' Yves Haubert s'envole vers le Cameroun. C'est vraiment le parcours d'un naïf que le lecteur suit ici et c'est par son biais et ses mésaventures que la résolution d'une véritable tuerie (celle de sa femme et de son enfant) qui plonge dans la folie la plus sanguinaire le chef d'une section terroriste ; Bishop....
Mais n'allons pas trop loin dans le récit, notre anti-héros Yves Haubert va, dès son arrivée, être l'objet bien involontaire de violences, vols, rapt, internement dont il est la victime. En effet, son futur adjoint au Cameroun a disparu, sa méconnaissance totale des rivalités mafieuses, indépendantistes, claniques et des sombres pratiques et ententes plus ou moins licites entre la diplomatie française et le chef d'un État en pleine déliquescence..... Certes, il va, heureusement, être pris sous la coupe ferme de Ronin (plus militaire que diplomate français) et beaucoup plus généreuse de la très séduisante avocate Rokia mais quel périple.
A n'en pas douter l'expérience et le passé de l'auteur de ce roman noir (sans mauvais jeu de mots) d'ancien officier de gendarmerie, d'attaché de sécurité intérieure à l'ambassade de France à Yaoundé sont les éléments de la parfaite connaissance des secousses militaro / politico/ terroriste qui agite le Cameroun et une bonne partie du continent africain. Les rouages, il les connaît bien et les inclut avec la plus grande volupté et facilité dans cette histoire, c'est assez jouissif de découvrir tous les tenants et aboutissants de ce livre. Enquête directe, indirecte, marchandage humain, trafic d'affluence, rivalité des services de sécurité du Cameroun, extrême violence, meurtres, enlèvements crapuleux et surtout la rouairie de la politique diplomatique de la France dans ses anciennes zones coloniales.
Un bon moment, parfois on peut se perdre avec la multiplicité des intervenants dans cette sombre histoire mais c'est vraiment addictif.