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Quatrième de couverture

Sixtine, jeune femme très pieuse, rencontre Pierre- Louis, en qui elle voit un époux idéal, partageant les mêmes valeurs qu’elle. Très vite, ils se marient dans le rite catholique traditionnel et emménagent à Nantes. Mais leur nuit de noces s’est révélée un calvaire, et l’arrivée prochaine d’un héritier, qui devrait être une bénédiction, s’annonce pour elle comme un chemin de croix. Jusqu’à ce qu’un événement tragique la pousse à ouvrir les yeux et à entrevoir une autre vérité.

Bénie soit Sixtine est avant tout l’histoire d’un éveil et d’une émancipation. Entre thriller psychologique et récit d’initiation, ce premier roman décrit l’emprise exercée par une famille d’extrémistes sur une jeune femme vulnérable et la toxicité d’un milieu pétri de convictions rétrogrades.
Un magnifique plaidoyer pour la tolérance et la liberté, qui dénonce avec force le dévoiement de la religion par les fondamentalistes.

Avis et commentaires :

La nausée …. c’est celle qui va vous saisir durant toute la lecture de ce premier roman choc. Je ne parle pas du livre en lui- même, bien sûr, mais de la plongée dans les abîmes sectaires des familles catholiques les plus intégristes.

Ce roman vaut aussi pour le récit choral dans lequel nous sommes plongés ; le récit de vie de Sixtine et en écho les lettres d’Erika, une jeune femme, issue d’une famille juive et russe en exil, ayant fait le choix d’une vie de bohème, d’une artiste de cirque et de son compagnon Dan qui adresse ses écrits à sa fille ; Muriel, sans forcément avoir de retour. Le drame que ces parents vont vivre à travers le progressif dénigrement puis le rejet total de cette enfant, happée par une vision idyllique des valeurs de la religion chrétienne, est probablement au cœur du destin de la narratrice.

Le gros du récit reste celui de la narratrice principale..  Sixtine. Elle nous entraîne dans ce qui va durer un peu plus d’une année son calvaire, sans mauvais jeu de mots, dont la mère puis la belle – famille, lui ont imposé le cadre. Une éducation idéalement catholique successivement imposée entre monastères, camps d’été des Frères de la Croix et bien entendu, uniquement des écoles religieuses privées sans aucune autre alternative et la seule fréquentation de catholiques pratiquants. A l’occasion du mariage en grandes pompes d’Hugo et de Marie – Sophie, la jeune Sixtine fait la connaissance du très jeune et distingué Pierre – Louis Sue de La Garde, brillant étudiant de l’ X et évidemment le gendre idéal aux yeux de sa mère. L’histoire apparaît si belle à la jeune Sixtine naïve et pure, elle se poursuit par un mariage et comme il se doit par une grossesse…. N’était – il pas écrit que toute bonne épouse catholique doit être la femme au foyer et offrir à son époux et à sa belle – famille une descendance prolifique, à l’image du reste des frères et sœurs de Pierre – Louis ? C’est à partir de là que tout va se gâcher ; attendant de son mari amour passionné, cette grossesse, neuf mois après le mariage commence n’est pas cet idéal que Sixtine attendait, elle la rejette même par les douleurs que cela engendre (douleurs qu’elle doit forcément percevoir comme étant belles et justes). Le mari prévenant est absent , trop occupé par la milice intégriste qu’il dirige et les actions punitives violentes qu’ils mènent contre la laïcité, les défendeurs du mariage gay, les étrangers, les juifs… Muriel, la mère de Sixtine, sa belle - mère entendent bien la mettre sous tutelle complète (accouchement à la maison, pas de péridurale, choix du prénom de l’enfant…) et se révèlent comme les suppôts de Pierre - Louis. Cela d’autant plus qu’au cours de ses virées violentes, il est impliqué dans un meurtre et va être tuer, laissant ainsi Sixtine jeune veuve enceinte, à la merci de sa belle mère et de Muriel.

Alors commence la lente mais nécessaire émancipation de Sixtine des clichés les plus arriérés des pratiques religieuses catholiques, et cela en réaction à la tentative d’accaparation de son bébé par sa belle - famille. Dans sa fuite avec son enfant, Sixtine va se retrouver écartelée entre les convictions religieuses qu’on lui a inculquées et la réalité d’une vie plus normale, au cœur même du genre de communauté honnie par sa famille. Un nouveau destin chaotique et de profonde remise en question peut alors se dessiner pour probablement une forme de rédemption bien différente de celle attendue à l’origine.

Ce récit est poignant, d’une grande sensibilité, les interrogations posées sont nombreuses et cela même auprès d’un lectorat éclectique et probablement aussi catholique.

 

Tag(s) : #68premieresfois, #nicolegrundlinger, #maylisadhémar
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