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Nouvelle lecture dans le cadre de la dernière édition des 68 Premières Fois et un très bon moment de lecture

Quatrième de couverture :

Carmen est enseignante, spécialiste de l'Amérique latine. Une évidence pour cette fille de réfugiés argentins confrontée au silence de son père, mort en emportant avec lui le fragile équilibre qu'elle s'était construit. Et la laissant seule avec ses fantômes.
Un matin, Carmen est contactée par une entreprise de garde-meubles. Elle apprend que son père y louait un box. Sur place, un bureau et une petite clé. Intriguée, elle se met à fouiller et découvre des photographies, des lettres, des coupures de presse. Et sept carnets, des journaux intimes.

Faut-il préférer la vérité à l'amour quand elle risque de tout faire voler en éclats ? Que faire de la violence en héritage ?

Avec une plume incisive, Johanna Krawczyk livre un premier roman foudroyant qui explore les mécanismes du mensonge et les traumatismes de la chair.

Avis et commentaires :

Brillant et tragique quand l'histoire que l'on connaît et enseigne rejoint la réalité familiale.

Entre cette jeune mère de famille, plongée dans l'alcoolisme et dont la survie de son couple comme son statut de maman sont mis à mal et un père dont elle ne percevait que peu de choses ou le seul statut de victime des conflits civils et militaires de son pays ; l'Argentine, un voile tragique va se déchirer.

En découvrant après la mort de son père dont elle attendait tant une série de carnets intimes, photos et journaux qu'il a rédigée la plus grande partie de sa vie, c'est tout d'abord l'exaltation de pouvoir se plonger enfin sur ses origines puis une longue et fulgurante descente en enfer. L'homme a entretenu avec parcimonie, auprès de sa fille, le portrait d'un père taiseux mais plutôt victime de la dictature militaire argentine. Hors dans les faits, c'est tout le contraire qui s'est produit; son père "ce héros" n'est certes pas un homme aux origines familiales faciles avec une mère assassinée alors qu'il était enfant , mais une personne qui s'est construit dans la violence, la religion catholique la plus traditionnelle et se révèle être un des ces bourreaux , les plus abjects, les plus farouches et opportunistes que l'Argentine a produit. C'est déjà en soit une terrible révélation pour Carmen, la narratrice de ce récit et surtout la spécialiste de l'histoire et des drames de l'Amérique Latine, cela va lui faire s'enfoncer encore plus dans la dépression, s'éloigner de sa fille comme de son mari encore plus le temps de cette découverte. Pire que tout cela, il va falloir que Carmen aille jusqu'au bout de son calvaire avec une mère probablement complice de son bourreau de mari et enfin la vérité sur sa propre naissance et ses origines réelles.

Johnanna Krawczyk fait dans ce premier roman, le récit de vie d'un bourreau, d'un père de famille aux secrets probablement partagés avec son épouse, un parcours sanglant, politique, opportuniste et celui d'une femme dont tous les repères sont abattus ; la narratrice. En parfaite connaissance de l'histoire politique de l'Amérique Latine, des sentiments profonds et humains de ces personnes aux destins troubles, sensibles, victimes de l'histoire avec de lourds secrets familiaux. Cela se traduit par un roman particulièrement bien écrit, fulgurant indiscutablement, terrible et qui ne peut pas laisser son lecteur insensible

Tag(s) : #68premieresfois, #editionsheloisedormesson, #johannakrawczyk
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