Nouvelle découverte grâce aux 68 Premières Fois que je remercie encore.
Quatrième de couverture :
" Le mouvement des passagers dans le wagon m'oblige à le frôler pour sortir de la rame. J'avance sans réfléchir. Rien d'autre que l'intensité de ce face-à-face encore vivant ne peut s'infiltrer jusqu'à mon cerveau. Je m'en remets au rythme de mes pas qui m'éloignent de lui. J'écoute cette musique pour éviter de penser.
Cette musique est celle de ma survie, ou de ma plus belle erreur. "
Poussée par le mystère d'une rencontre improbable et enchanteresse dans le métro parisien, une jeune femme s'envole pour le Japon, laissant pour un temps son compagnon et leurs enfants.
Seule au cœur de Tokyo, ses pas la conduiront malgré elle vers le passé, réveillant une mémoire restée trop longtemps silencieuse.
Sensuel, insondable, le roman d'un retour à la vie et du souffle retrouvé.
Avis et commentaires :
Etonnant et troublant Peire Aussane qui nous livre ici un premier roman original et de très bonne facture.
Récit à deux voix d'une histoire de couple, à la fois improbable et fusionnel, entre Eve et Antoine aux profils artistiques prononcés et pour ce qui est d'Eve artiste peintre à l'histoire personnelle et familliale accidentée mais dont la grand mère, ses récits et ses errance à Tokyo sont les éléments constitutifs de ses oeuvres. Pourtant tout semble clair durant les premières pages, un couple trés amoureux, fusionnel dont la sensualité, le respect de l'histoire personnelle de l'autre, les passions communes comme l'acceptation tacite d' éléments plus sombres de leur quotidien sont le ciment de leur histoire avec deux enfants adorables.
Une petite famille très heureuse, en somme mais la succession très exceptionnelle d'événements anodins (quelques jours de vacances à Paris dans la famille maternelle d'Eve, la rencontre intrigante de regards dans un wagon de métro et la substitution de son portable) vont amener Eve à une certaine forme de fuite à Tokyo, ce qu'elle n'avait jamais envisagé de faire, sans autre but que de retrouver cet inconnu troublant probable voleur de son téléphone. C'est insconsciemment d'abord qu'elle va,en fait boucler son histoire personnelle, éclairer les angoisses de sa mère, renouer les liens profonds inachevés avec sa grand mère disparue, découvrir les croyances les plus anciennes de ce Japon millénaire et paradoxalement renforcer les liens avec Antoine et trouver sa sérénité.
L'absence temporaire, la fuite inattendue d'Eve et la peur de la perdre auront pour Antoine la vertu d'un électrochoc et, sans avoir le même parcours, lui faire prendre conscience de la puissance des sentiments amoureux qui les lient.
Il faut naturellement lire ce premier roman pour en bien saisir les fils conducteurs, la chronologie des faits, de l'évolution des sentiments de ce couple et l'histoire profonde des origines familliales d'Eve comme de sa mère,
Tour cela est rendu dans un vocabulaire choisi, une profonde approche des fondements de la culture japonaise, de celle de la peinture, des sentiments amoureux et un réel talent dans l'art de la sensualité.