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Le livre d'introduction à ce groupe de givrées et de givrés de lecture d'oeuvres qui auraient pu passer à la trappe....

Quatrième de couverture :

"Chevalier préférait aller à son travail en Mobylette quand il faisait beau, et il portait toujous le même casque, orange, sans visière. Ce jour-là, il avait sur le dos une chemise à manches courtes que le vent de la course faisait flotter autour d'un genre de bermuda. De loin, on voyait d'abord le blanc livide de ses mollets, puis son ventre laiteux que la chemise découvrait par saccades."

Il n'y a pas de femme dans la vie de Chevalier, pas qu'on sache e tout cas. De même qu'il n'y a pas beaucoup de tendresse entre sa mère et lui. Pourtant, il n'a jamais eu l'envie de s'installer ailleurs que dans ce village où il a grandi, où il aime aller pêcher dans les étangs, avec son vieux copain Ségur. Jusqu'à ce soir d'août où son chemin croise une voiture renversée sur le bord de la route...

Dans ce premier roman d'une grande délicatesse, François Burgeon saisit une vie au moment où elle bascule.

Avis et commentaires :

Comment rendre une vie très voîre très ordinaire en une oeuvre sensible, une belle étude de caractères et de moeurs ? C'est l'équation qui se pose au lecteur de ce livre dès les premières pages. Un type quelconque sur sa mobylette avec une vie des plus morne, selon toute apparence au nom improbable "Chevalier", bougon, sociable au minimum dans un village d'une rare platitude, avec des habitants aux contours très gris, difficile de se dire à la lecture des premières pages que l'on s'engage dans du trépident.....

Et évidemment c'est une erreur car j'ai été très vite pris par ce livre à l'écriture si sensible et aux vrais qualités littéraires.Une écriture fluide, claire pour un petit monde dont les secrets, les non-dits, les errements sont au coeur d'une véritable trame humaine, si humaine. Plus que tout, la véritable amitié, le rejet des différences, les sentiments amoureux, la fragilité, la fin de vie trouvent ici une trame exceptionnelle. C'est par touches sensibles, un amour certain du rendu des traits de ses principaux personnages d'abord esquissés puis transcendés que François Bugeon nous happe dans une histoire simple mais diablement humaine et efficace. Cette petite communauté, au fur et à mesure du récit va trouver, enfin, les mots, les liens et les attitudes que chacune et chacun taisaient par pudeur et en Chevalier le porte parole de l'espoir de chacun. Mélancolique, sensible, et porteur d'espoirs voilà la trame de ce récit.

Tag(s) : #Les 68 premières fois
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